[…] nous continuions alors notre exploration le long de ce sombre couloir avant de trouver une salle que mes assistants ouvrirent avec un enthousiasme étrangement mesuré. Une fois accessible nous pûmes découvrir ce qui était sans doute l’atelier de création des statues d’argile saccagées découvertes un peu plus tôt. Il s’y trouvait en particulier un socle magique que je me suis promis de ramener à Sothis lors d’une future expédition.
Un peu plus loin le couloir déboucha finalement sur une double porte solidement fermée devant laquelle se trouvaient quelques cadavres d’étranges créatures. Je rassurais mes assistants en leur expliquant qu’il s’agissait sans doute de Cenovath, d’étranges créatures dont la compréhension leur échappait. Derrière les doubles lourds battants se trouvait une énorme salle qui devait servir de réserve pour entreposer nombre de ces spécimens. L’endroit était dans un état déplorable et des milliers de carcasses de Cenovath jonchaient le sol au milieu de divers débris et gravats. Nul doute que ce soit encore l’œuvre barbare de pillards ayant foulé ce lieu sans la moindre idée d’où ils mettaient les pieds.
L’exploration continua par le couloir principal. Quelques mètres plus loin se trouvaient deux alcôves miraculeusement préservées de ces pilleurs. Sans doute n’y avaient-ils rien décelé d’intéressant mais mes yeux avisés trouvèrent-là plusieurs composant alchimiques et magiques renfermant d’importantes informations sur les us et coutumes de l’époque. Un trésor archéologique précieux en d’autres termes.
L’interminable couloir déboucha finalement sur une gigantesque salle dont l’étendue se cachait à notre regard dans les ténèbres. A quelques pas de l’entré de cette pièce gisaient les dépouilles momifiées de créatures massives qui terrorisèrent un temps mes assistants.
L’un d’eux fini par me révéler d’anciennes légendes folkloriques parlant d’immenses bêtes nommées « Kalnakas » faisant office de croque-mitaine dans la culture locale, mais un esprit aussi brillant que le mien su tout de suite reconnaitre les traits de ravageurs gris momifiés sans doute dans le but de protéger les lieux. Malheureusement pour eux ils n’ont pas pu défendre les richesses de ce site contre les brigands assez courageux pour braver cet endroit. Tout avait été soigneusement pillé si bien que seuls des sarcophages vides restaient après leur passage. Même les caches dissimulées dans les murs n’étaient pas restées inviolées. Seule subsistait une grande carte du site gravée à même la paroi de la pièce. Celle-ci, dont la nature exacte est précisée dans mes annexes, n’a sans doute pas intéressé les malandrins qui n’y auront sans doute vu qu’une singularité architecturale.
C’est bien la preuve que l’exploration de site archéologiques par de vulgaires aventuriers devrait être proscrite et réservée à une élite bien plus méritante et à même d’apprécier les richesses historiques de ces lieux.
_Extrait de « Exploration des tranchées aux esclaves », Chapitre VII – Le Sekrephrenet
Abdal Hazir – 4719 AR_