En route pour les tranchées aux esclaves

La chute de la pyramide
Alors même que je flottais dans les airs grâce à mon cimeterre, j’ai vu la pyramide sombrer tout à coup dans le vide !

J’ai cherché du regard mes compagnons, pensant que peut-être ils avaient volontairement fait chuter la pyramide, que peut-être ils avaient trouvé un moyen de fuir… Mais une fois la poussière retombée je dus me rendre à l’évidence : aucune trace de mes amis parmi les débris. A mes appels, à mes cris, aux noms de mes compagnons, seul le silence répondait.
J’étais seule.
Serrant un peu plus fort contre moi les morceaux rocailleux de papy Hekmet, j’ai prié. J’ai prié pour la première fois de ma vie, implorant tous les dieux et déesses dont je n’ai jamais su les noms, auxquels je ne me suis jamais intéressée. J’ai prié pour que quelque part quelqu’un m’entende, j’ai prié pour que, parmi les décombres, Asriel, Sen et Radoki s’élèvent.
Puis j’ai attendu. Longtemps. Incapable d’effectuer le moindre mouvement, incapable de savoir que faire, où chercher, qui appeler…
Peu à peu les passants ont afflué, attirés par le fracas assourdissant fait par la pyramide lors de sa chute. Étouffée par un sentiment d’échec cuisant, j’ai eu peur de leur réaction. Après tout, faire sombrer une pyramide volante sur la ville n’avait jamais fait partie du plan… Mais ils m’ont entourée de leur bienveillance et m’ont proposé de m’aider à leur tour.
Alors nous avons remué les décombres. Je ne saurais dire combien de temps il nous a fallu mais à un moment, alors que mes espoirs s’affaiblissaient petit à petit, la voix de Radoki a retenti !
Sen et Asriel, encouragés par les chants du barde, avaient réussi à dégager un passage. Accourant, les villageois et moi-même avons donc redoublé d’efforts pour les aider à s’extirper de la pyramide.
Quelle joie lorsque j’ai vu leurs visages, tout poussiéreux et contusionnés certes, mais souriant et tellement rassurants !
J’aurais aimé les serrer tous les trois dans mes bras jusqu’à les étouffer tant j’étais heureuse en cet instant précis !
Sous les acclamations de la population, satisfaite de ne plus voir peser la menace de la pyramide volante sur Wati, nous sommes rentrés au temple de Pharasma où nous avons repris quelques forces avant de partir nous occuper de papy Hekmet.
A Téphu nous avons pu réunir les différentes parties de papy Hekmet afin de lui redonner forme humaine.
Un peu de repos aurait pu être agréable, mais nous avons préféré repartir rapidement pour trouver les tranchées aux esclaves et enfin se débarrasser du pharaon oublié !

Les tranchées aux esclaves
Grâce au char fantôme nous étions en quelques jours aux abords des tranchées.
Particulièrement impressionnantes, elles faisaient jusqu’à 15 mètres de profondeur par endroits et les nombreux obélisques les agrémentant, habités de créatures magiques, vibraient étrangement.
Suivant les indications soutirées à Chississek, nous sommes d’abord allés au nord en espérant trouver l’endroit où la magie des tranchées pourrait être réveillée.
Après plusieurs heures, nous avons trouvé un petit couloir creusé à même la pierre dans une des tranchées. Éclairée à intervalles réguliers par des petites lanternes, cette galerie semblait s’enfoncer sans fin dans la terre.
En avançant nous avons aperçu des hiéroglyphes au plafond indiquant « Seul l’élément de Seth peut annuler les lames de Râ ».
Flairant un piège, nous avons envoyé un serviteur invisible comme éclaireur. Grand bien nous en a pris car celui-ci se retrouva désagrégé par des rayons de lumière éblouissants émergeant en tous sens des murs !
Les fameuses lames de Râ….

Réfléchissant à ce que pouvait être l’élément de Seth, nous avons songé que seules des ténèbres magiques pourraient nous permettre de traverser ce couloir.
Malheureusement, nul d’entre nous n’étant en mesure d’invoquer les ténèbres, nous avons été forcés de constater que nous n’avions aucune solution pour franchir cet obstacle et qu’il nous faudrait revenir mieux préparés.
Nous avons donc continué à explorer les tranchées en partant cette fois-ci vers le sud.
Bien vite j’ai remarqué un immense oiseau survolant les tranchées et s’approchant de plus en plus de notre position.
Prêts pour l’affrontement nous avons tout de même été très surpris lorsque Asriel, happé par la magie de l’oiseau, s’est mis à chuter en direction du ciel comme si la gravité pour lui était inversée.
Radoki, impressionné par la puissance et la magnificence du roc, nous a soufflé qu’il devait s’agir d’une monture de Hakotep.

A l’aide d’une invocation de papy Hekmet et des chants encourageant de Radoki, nous prenions peu à peu l’avantage lorsque le roc a décidé de prendre la fuite !
C’est alors que papy Hekmet s’est téléporté en direction de l’oiseau, suivi de près par Sen ! Restant un peu en arrière, Asriel, Radoki et moi nous sommes inquiétés de l’avenir de nos compagnons mais bien vite nous avons pu apercevoir l’oiseau chuter, sans en comprendre la raison.
Alors que nous courions rejoindre Sen et papy Hekmet, nous avons eu le plaisir de constater la mort de l’oiseau géant, achevé par Sen après avoir été arrêté en plein vol par une prison de glace invoquée par papy Hekmet.
La nuit tombant à toute vitesse, il fût alors temps de réfléchir à une stratégie pour la suite.